VENGEANCE : « … Elle m'a versé de la purée de piment dans les yeux et elle m'a forcé à les ouvrir. À travers mes larmes, je criais, je n'arrêtais pas de sauter partout. Je demandais pardon… »
Si pour beaucoup les dernières sorties de Mason Ewing animées par la communication à travers son livre « Les Yeux du Destin » sonnent comme une vengeance, pour le célèbre créateur de mode aveugle, il est juste question de partager avec le monde les souffrances endurées auprès de son oncle et sa tante Lucien et Jeannette Ekwalla afin que ceci n’arrive plus jamais à un enfant peu importe où il se trouve à travers le monde.
Désemparé, à 11 ans Mason a fait beaucoup de fugues pour demander de l'aide auprès des autorités françaises, police, gendarmerie, juges, souhaitant être retiré de chez son oncle et sa tante. Il perd la vue en avril 1996 et plonge dans le coma pendant trois semaines à l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris. « C'est drôle quand je repense à tout ça : j'avais 6 ans et demi, j'avais quitté mon pays natal, j'étais dans un pays étranger mais, chaque fois que j'étais dehors, je me sentais libre, loin de ces deux inconnus, ces personnes qui se disaient être mon oncle et ma tante et qui me faisaient peur. » Raconte Mason Ewing dans son livre intitulé « Les yeux du destin ».
Lorsque Mason Ewing devient orphelin après le décès de sa mère, Élise son arrière-grand-mère a un seul souci, qui est d’offrir à cet enfant la meilleure éducation et encadrement comme le souhaitait la défunte. Mason est envoyé en France auprès du couple Ekwalla. « Lorsque je vis ma tante pour la première fois, dans ma tête, je n'avais qu'une idée : prendre l'avion, aller au ciel et retrouver ma mère. Je courrais partout, sautillais. J'avais dit à mon amie Huguette et sa sœur Sarah que bientôt j'irais au ciel retrouver ma maman. » Mason Ewing dans son livre « Les yeux du Destin ». Mr. Ekwalla Lucien qui réside aujourd’hui à Bonapriso est le mari à la tante de la mère de Mason Ewing. C’est chez lui et sa femme que Mason Ewing subira les pires sévices que peuvent endurer des enfants et adolescents, une attitude digne d’un monstre froid, notre équipe de rédaction cherche à le rencontrer.
Croyant retrouver l’amour d’une mère et d’un père, très vite Mason découvrira qu’il avait quitté sa merveilleuse arrière-grand-mère Ma Ndoumbé Élise pour l’enfer. « … Elle m'a battu dans la salle de bain ? A pris ma tête, l'a cognée contre le bord de la fenêtre, contre le sol. Ensuite, à coups de ceinture, elle m'a frappé jusqu'à épuisement. Je criais, je demandais pardon, j'expliquais que je ne l'avais pas fait exprès. Elle ne m'écoutait pas, continuait à me taper dessus. Puis elle a demandé à ma cousine d'aller chercher des pierres dans la cour. Ma tante m'a dit de me mettre à genoux. Au début je n'ai pas compris la punition et c'est à ce moment-là que ça a été horrible : les mains tendues, j'avais des grosses pierres de chaque côté. Des pierres posées sur la paume de mes mains. » Battu, torturé et maltraité par son oncle et sa tante puis jeté dans la rue en plein hiver, Mason Ewing est devenu SDF malgré son handicap l’ayant plongé dans le noir absolu, il affronte la vie extérieure en 2001.
« Après qu'il eut fini de me
battre, il s'est rassis et là, ma tante s'est jointe à lui et ils nous ont posé
des questions. Ce soir, on était privé de repas… Furieuse, ma tante ne comptait
pas en rester là... Elle est partie dans la cuisine, a ouvert le frigidaire.
J'ai dû la suivre à la salle de bains et là, l'impensable se produisit, la
chose la plus atroce que j'aurais vécue du haut de mes 6 ans. Même au Cameroun
je n'avais jamais subi une si atroce punition. Dans le frigidaire ma tante
avait pris le gros pot de piment. Pour moi, c'est le mélange le plus fort au
monde : quelques piments rouges, des oignons, de l'ail et autres condiments
africains, de l'huile et du poivre, l'ensemble passé au robot » Raconte
celui qui aujourd’hui réussi à créer le beau dans le noir. En 2007 il
organisait son premier grand défilé de mode à Paris.
« Ma tante a donc rapporté le pot
dans la salle de bains. Puis elle a posé le bocal dans le lavabo, s'est
approchée de moi et elle m'a forcé à ouvrir mes yeux en grand. Je ne voulais
pas, je les fermais. Elle a insisté, elle m'a giflé, elle a mis ma tête en
arrière, elle a ouvert mes yeux de force. Je criais, je hurlais, j'essayais de
la supplier de ne pas faire ça et malgré toutes mes supplications, avec une
petite cuillère, elle m'a versé de la purée de piment dans les yeux et elle m'a
forcé à les ouvrir. À travers mes larmes, je criais, je n'arrêtais pas de sauter
partout. Je demandais pardon, je lui disais que plus jamais je ne
recommencerais, je la suppliais de me laver le visage et cette femme qui était
avec moi dans la salle de bains, me voyait la supplier, elle voyait bien que je
hurlais de douleur. Elle est restée de marbre, elle se comportait comme si ce
qu'elle faisait lui était totalement égal, m'a dit que j'allais le garder pour
l'instant et que je l’enlèverais quand elle l'aurait décidé. Je n'ai pas arrêté
de pleurer et au bout de quelques heures, elle m'a demandé de retourner dans la
salle de bains me laver le visage. J'étais tellement heureux d'entendre cela
parce que c'était vrai que mes yeux me brûlaient. Je me suis dirigé en
direction du lavabo, pris le savon et commencé à me laver les yeux. »
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