« LE POUVOIR EST EN TRAIN DE DONNER LE DERNIER CLOU SUR LE CERCUEIL DE LA DÉMOCRATIE », JEAN BRUNO TAGNE
Tentative de musèlement du MRC de Maurice Kamto, et
restriction des libertés publiques, le pouvoir de Yaoundé multiplie les signes
de raidissement.
L’environnement sociopolitique du Cameroun inquiet de plus
en plus. À force de vouloir conserver le pouvoir, le régime de Paul Biya (86
ans dont 37 à la tete du pays), prend depuis quelques temps, une série de
mesures qui s’avèrent essentiellement liberticides. Des dérives à la démocratie
et aux droits de l’homme qui nous rappelle l’époque postcoloniale.
Jean Bruno Tagne est journaliste écrivain, dans une sortie
sur facebook, il s’étonne de la sauvagerie politique à laquelle on assiste au
Cameroun ces derniers temps
Voici intégralement son texte
Bienvenue en Barbarie
La sauvagerie politique à laquelle on assiste au Cameroun
ces derniers temps est d’abord le fait du pouvoir de Yaoundé, qui tient le
premier rôle. Au nom de quoi doit-on systématiquement interdire toute tentative
de manifestation des partis politiques ?
Au nom de quoi doit-on molester des militants de
l’opposition qui essaient simplement de s’exprimer alors même qu’on prétend
être dans une démocratie ?
Il serait peut-être plus logique et cohérent de décréter le
parti unique, comme le fit Ahmadou Ahidjo en 1966 pour définitivement tuer
toute illusion démocratique.
Au moins là, les Camerounais sauront désormais à quoi s’en
tenir. On croyait avec la libération des prisonniers politiques du Mrc, l’arrêt
des poursuites contre une partie des sécessionnistes ambazoniens et
l’organisation du Grand dialogue national que Yaoundé avait définitivement
décidé de jouer la carte de l’apaisement. Que non.
Il vient d’être rattrapé par sa véritable nature : un
pouvoir répressif, violent et liberticide. Il faut désormais s’y faire faire :
nous sommes en tyrannie. Quel recul ! Comment en est-on arrivé là après les
combats menés au prix de leur vie dans les années 1950 et 1990 par nos héros
nationaux ?
Le pouvoir est en train de donner le dernier clou sur le
cercueil de la démocratie, des droits de l’homme et des libertés publiques,
faisant du Cameroun ce que Abel Eyinga considérait comme « un modèle de
démocratie régressive ».
La bestialité à laquelle nous assistons impuissants (pour
l’instant) n’augure rien de bon. C’est Nelson Mandela qui l’écrivait : « C’est
toujours l’oppresseur, non l’opprimé qui détermine la forme de la lutte. Si
l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de
répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime
défense. »
Redigé par: Yann Vlad Atanga(237 Actu)
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