Banditisme d’Etat : Le fils de Nganou Djoumessi dans la tourmente
Il est
rattrapé par une affaire d’acquisition de terrain.
Certains
collaborateurs du chef de l’Etat brillent surtout par leurs casseroles. C’est
le cas du ministre des travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi dont les
frasques n’ont de cesse de s’étaler dans les colonnes des journaux. La dernière
en date éclabousse son fils dans une affaire où l’on comprend très bien que ce
Nganou Junior n’a été qu’un individu-écran dans l’acquisition d’un bien
immobilier non bâti. En effet, selon le bordereau analytique de la conservation
foncière de la Mefou-et-Akono dont nous avons eu copie, l’on apprend que Franck
Martial Leduc Nganou, le fils de l’autre, est l’heureux acquéreur d’une
parcelle de terrain située à Bankomo-Village, d’une superficie de 3 hectares.
Coût de la transaction, 45 millions de frs cfa. Le fait date de février 2014.
Cela ne poserait aucun problème s’il n’y avait pas des détails contenus dans ce
bordereau analytique qui soulèvent quelques questions.
D’abord, l’on
apprend que Franck Nganou est étudiant, né en 1989. A l’époque des faits, il
avait 25 ans donc, a acquis un terrain d’une valeur de 45 millions. Comment
est-ce qu’un étudiant de cet âge-là, c’est-à-dire quelqu’un qui, à priori,
n’est pas encore professionnellement actif, a-t-il pu rassembler une telle
somme d’argent ? D’où est-ce que cet argent vient-il ?
L’on comprend
aisément qu’il y a une ombre qui derrière l’affaire se tenait et pilotait ce
dossier. Sans doute l’ombre du père.
Au nom du
père…et du fils
Dans le souci
de vouloir absolument dissimuler, la vérité peut finir par vous exploser au visage.
C’est ce dont il est question ici. Ce type d’acquisition par individu-écran
peut produire des effets pervers car, il suffit juste de gratter la couche de
peinture pour découvrir qui en réalité est le véritable bénéficiaire de la
transaction. Mais, bien plus, c’est mettre le fiston dans une position très
délicate au cas il serait appelé à se justifier. Majeur, lui aussi pourrait se
retrouver emporter dans le même maelstrom que son père. Hélas, cette pratique
est l’apanage des cadors de la République qui, voyant qu’ils ne peuvent pas
toujours justifier leurs achats, sont obligés de sous-traiter leurs actes
d’acquisition via des proches. Le cas Nganou vient en tout cas rappeler
l’existence d’un népotisme d’Etat. Rappelons bien que l’un de ses fils, Boris
Nganou, est aujourd’hui pieds et poings liés dans l’affaire Camtel, dans le
cadre de la gestion d’un dossier de 3 milliards. On n’en a pas encore fini avec celui-là que
surgit le dossier d’un autre Nganou Junior.
C’est à
croire que la progéniture a de qui tenir, car le père est considéré comme l’un
des plus grands fossoyeurs des caisses de l’Etat. Ses différents passages dans
les hautes fonctions qu’il a eu à occuper ont laissé des traces indélébiles.
Ses passages au ministère de l’économie et au ministère des travaux publics ont
laissé un goût amer. Cité dans de nombreuses affaires dont l’un des plus
majeurs reste sans doute le projet PROBABS, Nganou Djoumessi croit pouvoir s’en
sortir parce qu’il est toujours un membre du gouvernement. Impunité ? Paul
Biya a toujours prouvé dans sa gestion qu’il n’était jamais pressé d’enclencher
la descente aux enfers de ses collaborateurs ; mais, que lorsqu’il le
fait, c’est avec assurance et détermination. Le cas Mebe Ngo’o nous parle si
bien. Il se croyait intouchable. Aujourd’hui, c’est un bagnard. Le pouvoir
aveugle et Nganou ne voit pas encore ce qui se dessine contre lui. Le jour où
il ouvrira enfin les yeux, il sera derrière les barreaux.
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