Cameroun : Quand les inspecteurs des impôts plombent le processus de création d’entreprise
L’on
croyait avoir franchi un pas qu’on est tout le temps ramené en arrière par
certains fonctionnaires cadres de l’administration
publique.
Le
28 Février 2017,le premier ministre chef du gouvernement signe un décret N° 2 0
1 7/0 8 7 7/PM fixant les modalités d'authentification des Statuts de la
Société à Responsabilité limitée établis sous seing privé dans les Centres de
Formalités de Création d'Entreprises au Cameroun.
Cette
nouvelle fait le tour du Cameroun à la grande satisfaction des entrepreneurs
camerounais qui a cause de la lourdeur administrative et la corruption, renonçaient
à créer une SARL. Un passage du décret
mettra la joie au cœur des populations « L’authentification de la Sarl visée
par l’article 1 ci-dessous est assurée par le chef de centre des formalités de
Création d'Entreprises, dans un délai de vingt-quatre (24) heures à compter du
dépôt de la demande. » pouvait-on lire dans ce décret.
Deux
ans après la publication de ce décret, il faut attendre un mois, voire plus
pour créer une entreprise.
Au
centre des formalités de créations d’entreprise vous trouverez le personnel du ministère
des Petites et moyennes entreprises en poste, sont affectés dans leur services,
les représentants du ministère de la justice et ceux des finances qui sont des inspecteurs des impôts.
Les formalités une fois remplies, le registre du commerce
est délivré en moins de 24 heures par le représentant du ministère de la
justice avant d’être transmis aux inspecteurs des impôts pour l’enregistrement
et l’établissement de la carte de contribuable. C’est à ce niveau que tout est
bloqué.
Les inspecteurs
des impôts habitués aux magouilles des terrains ne supportent visiblement pas l’isolement
dans ce service, « Ils préfèrent une affectation même à l’extrême nord où ils
seront opérationnels sur le terrain, c’est là qu’ils peuvent manger »
clame un usager rencontré sur place à Douala qui attend depuis trois semaines sa
carte de contribuable et enregistrement.
Selon
lui, ces inspecteurs des impôts n’y voient aucun intérêt à délivrer rapidement
les cartes de contribuables, les dossiers qui pouvaient sortir le lendemain se
retrouvent à faire des mois.
Certaines
sources font état de conflits permanent entre le chef de centre et les
inspecteurs des impôts, ces derniers ne supportent parfois pas l’autorité du chef de centre qui généralement
vient du ministère des PME.
Ces
pratiques relancent les débats sur la qualité du personnel formé à l’Enam et l’impact
de leurs agissements sur la performance des services publics.
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