Coup dur pour le Cameroun : Actis veut revendre ses actions et quitter le capital d’Eneo
C’est une révélation du magazine Jeune Afrique Business
Plus relative au retrait d’Actis du capital de sa filière Eneo. « Le
fonds d’investissement britannique Actis cherche un repreneur pour l’opérateur
électrique national ENEO (plus de 450 millions € de chiffre d’affaires) dont il
est actionnaire à hauteur de 56% au côté de l’Etat. » peut-on lire
dans une publication exclusive du magazine Jeune Afrique Business Plus.
Le magazine renseigne que la quête du repreneur n’est toujours
pas fructueuse, une seule entreprise est jusque-là venue se renseigner sur la
faisabilité du projet de rachat.
C’est en fin 2018 que le concessionnaire camerounais Eneo
a prolongé son contrat de concession
avec le gouvernement camerounais, mais l’entreprise fait face à des tensions de
trésoreries énormes du fait des créances de ses partenaires, notamment l’état
et les entreprises publiques.
«Notre trésorerie s’est progressivement dégradée au cours des derniers
mois, à cause essentiellement des créances de l’Etat, auxquelles s’ajoutent
celles de certaines entités publiques. Lorsque l’on isole ces créances dans
notre portefeuille, le taux de recouvrement se situe dans les marges prévues
dans notre plan», a déclaré Nana Kontchou dans un discours lors de la fête
du 1er Mai. Relayé par le Journal Le Jour dans son édition du 06
Mai, le patron d’ENEO avait poursuivi ses propos en indexant plusieurs autres
entités publiques
«Les arriérés qu’accumulent l’État et ses
extensions, telles les entreprises publiques, les universités et les communes,
qui doivent près de 50 milliards de F CFA à l’énergéticien. D’autres grands
comptes, à l’instar d’Aluminium du Cameroun (ALUCAM) ou de la Camerounaise des
eaux (CDE), accusent également des retards de paiement préjudiciables. Fritz
Ntone Ntone, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de
Douala a par exemple évalué la dette due à ENEO à près d’un milliard de FCFA au
31 décembre 2018», peut-on lire dans le quotidien Le Jour édition du 6
mai 2019.
Lors du renouvellement du contrat entre l'énergéticien
camerounais et le gouvernement le concessionnaire de production et de distribution
d’électricité prévoyait environ 1 milliard $ d’investissements jusqu’en 2031. Un
fond qu’il espérait mobiliser avec l’appui de l’IFC.
Malheureusement la dégradation du climat socio politique et sécuritaire ne rassure plus aucun investisseur, le Cameroun vient d’être classé parmi les 10 pays africains fragiles par la COFACE.
Albin Njilo
Ecoutez l'entretien ci-dessous pour comprendre les défis du secteur énergétique du Cameroun
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