Près de 1000 milliards FCFA dépensés dans les importations de riz, de poissons et crustacés en trois ans, la crise chronique des devises est là.
Le Cameroun fait face à une crise chronique des devises, une rareté selon
Célestin Tawamba, président du Gicam,
«?d’une ampleur sans précédent?».
Les mauvaises performances économiques des pays de la
sous-région ont entrainé une rareté des devises. Au banc des accusés, la
gouvernance politique du pays. Apres des gros investissements non productifs la
dégradation de l’économie s’est accentuée par les dettes improductives et les
importations massives des produits de première nécessité aggravant le déficit
de la balance commerciale.
Lorsque dans un pays, les hommes d’affaires, gérants de
casinos doivent se retrouver au parlement ou à l’assemblée nationale pour légiférer,
il y a lieu de s’interroger sur la qualité de contrôle sur l’action gouvernementale.
Un sénateur de la république et le vice-président du
conseil économique et social contrôle à eux seule plus de 300 milliards
d’importation de riz et de poisson
l’année, tous membres du comité central du RDPC qui devrait être l’organe
stratégique de réflexions du parti au pouvoir.
Près de 1000 milliards FCFA dépensés dans les
importations de riz, de poissons et crustacés entre 2015 et 2017
La crise des devises est là, les agences de transferts
d’argent à l’international sont les premières victimes
Depuis juin 2018, la COBAC a exigé le rapatriement et la
rétrocession de l’ensemble des actifs en devises étrangères détenus par toutes
les banques de la CEMAC à la BEAC, sans exception. Avant cela, les banques
commerciales pouvaient rétrocéder à la BEAC les devises issues des recettes
d’exportations et à conserver pour leurs opérations courantes tous les autres
types de devises.
Selon l’économiste gabonais Mays Mouissi, les
transactions internationales dont l’émission ou la réception est faite dans une
devise étrangère ne peuvent être réalisées que si l’intermédiaire financier qui
vous accompagne dans cette opération possède des devises. « Pour avoir les
devises qui sont indispensables à leur activité, Western Union, MoneyGram et
Ria sollicitent les banques commerciales. »explique-t-il.
«?Face aux menaces réelles de paralysie de l’économie, le
Gicam maintient le contact avec les autorités monétaires pour que des solutions
à cette problématique soient identifiées et mises en œuvre. Le Gicam propose
notamment que trois mesures conservatoires soient prises dans l’urgence, qui
permettront de limiter les effets néfastes de cette crise des devises : la
suspension temporaire de l’importation de certains produits?; le
contingentement de l’importation de produits plus ou moins essentiels?; et la priorité
donnée au paiement des importations de produits et services essentiels ainsi que
des secteurs stratégiques?» propose le Groupement inter-patronal du Cameroun
(Gicam).
Ci-dessous, l’entretien avec Christian Penda Ekoka sur la dégradation de l’économie camerounaise
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