Pourquoi les camerounais ont peur des hôpitaux publics : Les chantiers qui attendent Manaouda Malachie
Il
parait qu’aller chez Docta au quartier c’est bien mais se faire soigner dans
les hôpitaux, c’est encore mieux. Sauf qu’au Cameroun, il règne un climat de
peur quand les patients vont se soigner dans les hôpitaux publics. Ayant fait un tour là-bas, Au Letch, on vous
explique pourquoi les camerounais craignent les services des hôpitaux publics.
On vole les nouveaux nés !
Quand
tu go born dans un hôpital public, il faut faire très attention. Certains
médecins auraient décidé de jouer au cache-cache avec les nouveaux nés. One
time tu accouches, one time personne ne
know où est passé le bébé ? Autant dire qu’il ne faut plus y go seule. La
personne qui te rythme doit être alors ton/ta complice le feu seulement. Si le
docteur monte, lui/elle monte aussi. Si le docteur descend, lui/elle descend
aussi. Man no run, c’est quoi ces histoires de confusions de mouna, pire de
disparitions.
Les médecins font du
Marketing
Il y
a un code qu’on ne dit pas dans les hôpitaux du Mboa. Tu arrives avec un cas
grave, tellement grave que le personnel médical le sait mais personne ne parle.
Les chauds gars te font tourner en rond, ils se baladent comme s’ils sont trop
occupés. Alors que le but, c’est de te sortir une méchante facture. Oui te
perdre du temps et rallonger ta facture. Ce sont des marketistes en puissance
mollah. Les hôpitaux sont devenus des entreprises capitalistiques. Si Thierry
Ntamack tourne un film là-bas, on peut appeler ça « le Prix du sang ».
Le business du sang
En
parlant de sang, Mollah est-ce que tu knowais que faire le don de sang, ça leur
rapporte énormément ? Attention, on ne te parle pas de bienfaits en termes de
vie sauvée hein. No’o mais de bénéfice en termes de ronds. Hum ! Donc toi
mboutman tu came give ton sang, les gars te blow avec 2000 F (5 000 F quand ils
ont trop fait) avec une boite de lait non sucrée. Derrière, les gars go taxer
aux patients les plus offrants. Eeeh !! Na which kind of spirit nan ?
Les protocoles interminables
Où
c’est le chemin de croix que les gars organisent là-bas, on ne know pas. Tu es
malade, tu as traversé all le kwatt jusqu’à take le tako ou le benam. Quand tu
arrives, il faut suivre le rang (ok c’est normal). Mais quand tu apprends que
le rang en question c’était pour take le ticket onong tu peux t’évanouir. Parce
que, après ça, il faut encore aller do le premier diagnostic pour se retrouver
finalement chez le laborantin qui doit te faire les examens. Et quand bien même
le médecin arrive, le bon monsieur est pressé comme un taxi plein. « Euuuh
dépêchez-vous s’il vous plait. Je n’ai pas beaucoup de temps à vous accorder.
Infirmière, occupez vous d’eux ! »
Les services infirmiers
Qu’on
soit bien clair, les gars qu’on call les docteurs ont prêté serment. Donc en
principe sauver la vie des gens c’est leur way. Et comme ils sont responsables
des hostos, le minimum pour commencer à do leur work, c’est de bien coacher
leurs infirmiers. Parce que hein, quand on look seulement leur visage, c’est
comme si on les avait seulement forcé. On know que c’est la fonction publique,
mais on parle de santé. Pourquoi l’infirmier a toujours le visage visage froncé
? Même le sourire sensé réconforter le malade, il n y a pas ! Si vous ne voulez
pas nous aider, il faut nous dire et on quitte sur çà.
Le manque d’explications
Ou
c’est parce qu’on voit déjà trop de films occidentaux ooh ? Là-bas, quand tu es
sick, ils ont l’obligation de t’expliquer all les ways qu’ils vont te faire. On
commence donc par te demander tes antécédents (on est pas trop sûr que même au
Mboa on do ça, mais accordons le bénéfice du doute). Ensuite, on te dit de quoi
tu souffres (ok, jusque-là aussi, on est tous bons). Et puis, ça go vite. On te
donne des comprimés qui sont égaux à une raison. Des injections suivies des
explications avec en plus une préparation psychologique sur les effets
secondaires, etc. Or, chez nous hein. N’est-ce pas tu as demandé qu’on te
soigne ? Alors tais-toi ! Ils sortent même souvent cette célèbre phrase de
bensikineurs, quand le passager fait une remarque un genre un genre : « mon
frère, je te donne le guidon tu conduis ? ».
L’argent ou rien
Il
ne faut surtout pas se faire des illusions. Au Cameroun, si tu n’as pas
l’argent, tu es mort au sens purement littéral. En termes letchois, ça veut
dire que hein, si tu n’as pas les ronds pour buy la facture, tu es die. Mais
ils ont développé une nouvelle tactique. Si tu n’as pas les ronds, on te
séquestre bien même. Et s’ils se rendent compte que tu te sens à l’aise à
l’hosto, vu que tu as même un lit, on te lep au couloir. Le terminator c’est
quand ils call la TV de venir t’afficher. Au journal les gars essayent
seulement d’arranger pour que ça sonne comme un avis de recherche. Warr, quand
tu falla les dos, l’inspiration de ça.
Il y a des ruptures de
médicaments tous les jours
Ce
n’est presque plus un secret pour personne mollah. Il y a des ruptures de
médicaments constamment dans les hôpitaux du Cameroun. Du coup, il faut taper
des combines pour en avoir. Par exemple, les patients les plus intello, doivent
prévoir l’argent en plus. Les dos en question servent de tako pour go falla une
pharmacie, où ils vont bolleh de buy les comprimés de leur ordonnance. C’est
quelle malchance ça ? Everyday on refuse aux Doctas de la route de vendre les
comprimés parce que ce n’est pas bien protégés, alors que les hôpitaux eux-mêmes,
n’ont pas assez de réserve. C’est simple ?
Les infrastructures sont
vieilles
Mollah
est ce que tu as même déjà bien regardé les hôpitaux du ngomna ? En vrai si tu
n’es pas myope, tu verras qu’il y a un sérieux problème. Hormis les hôpitaux
des villes comme Ngola et Douala (qui se battent un peu), ceux ui se trouvent
dans les autres villes sont sales comme le porc. Look seulement comment les
bâtiments sont moches. On dirait des hôpitaux qui datent de l’époque coloniale
hein. Il n y a pas de toilettes quand il y en a, ce sont les odeurs d’un mois
qui te chasse. Les patients urinent dans les bouteilles de peur d’aller aux
toilettes. Ne lap pas ! Et on compte meme le nombre de fois que les cousins
d’Eneo envoeint de l’eau…potable.
L’insuffisance de médecins
Avoir
les hôpitaux c’est bien, mais quand tu n’as pas le personnel hein c’est le vrai
ndem. Ne te méprends pas Mollah ! Au Cameroun, on a flop de médecins
spécialistes. Mais les centres de santé publique sont vides. On compte les docteurs du bout des doigts.
Les gars sont dans les cliniques privées. Pourquoi ? Le gombo passe bien même.
Pour ceux qui n’ont pas la chance de se faire recruter, ils finissent par open
leur cabinet pour finir comme Docta du kwatt. C’est souillant, mais vu de près,
c’est peut-être betah.
Quand on parle de compétences hein, il y en a au Cameroun. Et dans la médecine les camerounais sont prêts. Les problèmes découlent de la mauvaise gérance du système qui tue de milliers de camerounais au quotidien. Auletch, on est fatigué de tout ça et vous les letchois(es), vous en dites quoi ?
Source : https://www.auletch.com/pourquoi-les-camerounais-ont-peur-hopitaux-publics/4/
Laisser un commentaire