Cameroun : Vers un gouvernement de transition avec un premier ministre à éthiopienne?
La sortie du ministre des relations extérieurs face aux
diplomates et celle de l’union Africaine vient dévoiler aux camerounais le
nouveau virage que prend la crise politique et sécuritaire du pays.
Dans son communiqué expressément orienté vers la résolution
de la crise anglophone, l’on se rend compte que le ministre a subtilement
introduit une phrase pour semer la peur au sein des populations, une phrase qui
visiblement n’avait rien à voir avec le contenu du communiqué.
Lejeune Mbella Mbella faisait un communiqué pour informer l’opinion international
de la situation du Cameroun alors que le
débat est déjà au conseil de sécurité des nations unis a menacé qui qu’onques
contesterait la décision du conseil constitutionnel, c’était ignorant la décision
que préparait la commission de l’union Africaine qui est venu relancer le débat
sur le contentieux post électoral.
Peut-il encore
convaincre les partenaires internationaux ?
Jeudi 11 Octobre 2018, alors que les camerounais attendaient
le verdict du conseil constitutionnel sur la présidentielle de 2018, le
département d’Etat américain par la voix de son porte-parole Heather
Nauert, appelait au calme et réaffirmait
la neutralité des Etats Unis en ce qui
concerne le droit des Camerounais de choisir leur chef. « Nous appelons tous les Camerounais à faire
preuve de patience et à éviter les discours de haine. » indique le porte-parole
du département d’Etat américain.
Dans son communiqué, le département d’Etat exhortait ELECAM et le Conseil constitutionnel à publier
les résultats bureau de vote par bureau de vote afin d'améliorer la transparence et la
confiance des citoyens. « Tout litige doit être résolu pacifiquement
et par les voies légales. Les États-Unis restent un partenaire engagé en
matière de réformes électorales, politiques, économiques et relatives aux
droits de l'homme au Cameroun. »
Dans le rapport du département d’Etat sur le Cameroun rendu
public mercredi, 13 mars 2019, les Etats-Unis ont mis en doute la légitimité du
président Biya évoquant l’« intimidation des électeurs et des
représentants des candidats sur les lieux de vote », l’« affichage tardif des
lieux de vote et des listes électorales », le « bourrage des urnes », des «
électeurs inscrits plusieurs fois » et possible « une manipulation des
résultats de vote ».
Tibor Nagy, le Mr Afrique de Donald Trump n’a pas caché son
souhait d’aider les camerounais à se débarrasser
du régime Biya au pouvoir depuis 36 ans, devenu une gangrène de laxisme, d’insécurité
d’incompétence et de corruption dans toute la sous-région.
A côté de l’incompétence du régime, il y a son incapacité à résoudre
la crise sécuritaire dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest.
S'adressant aux membres de la commission des affaires étrangères
du Congrès américain le jeudi 16 mai, Tibor P. Nagy a reproché aux militaires
de nourrir la crise humanitaire en multipliant les destructions de villages.
«Le Cameroun n'a rien fait pour résoudre le conflit. Je me suis assis
avec le président Biya il y a quelques mois et il m'a dit: vous savez que le
dialogue nous intéresse, mais le gouvernement n'a rien fait qui soit à montrer.
Ils ont mis en place des institutions qui n'ont rien fait. Les militaires
continuent à incendier des villages et des villes, tandis que des civils sans
bras sont obligés de fuir dans les buissons. » Révéla Nagy.
Tibor Nagy insiste sur le fait que le dialogue reste la clé
pour atténuer la situation inquiétante.
«Le gouvernement a
mis en place certaines institutions, mais il n'a vraiment rien fait car ce
qu'il faut avant tout au pays, c'est un véritable dialogue ouvert, probablement
pour inclure les diasporas camerounaises, qui y manifestent un vif intérêt.
»
Tibor Nagy, loin des élucubrations des courtisans du régime
Biya, a de la sympathie pour le Cameroun, il a travaillé dans ce pays au moment
où les acquis d’Ahidjo étaient encore visibles, c’était du temps d’Eric Chinje, il a connu un Cameroun fier, prospère,
dynamique, qui aujourd’hui est devenu îlot des zombifiés.
Le dialogue inclusif pourrait ne pas porter sur la forme de
l’état, mais l’accélération de la décentralisation et la mise en œuvre des résolutions
d’Addis Abeba lors du voyage de Maurice Kamto du 09 au 11 Janvier 2019.Un
gouvernement de transition avec un premier ministre ou vice-président ayant les
pleins pouvoirs à l'éthiopienne,
Une chose est claire, les options de sécession et la
transmission du pouvoir de gré a gré sont exclus, la sortie de l’Union
Africaine vient rappeler la légitimité du peuple camerounais dans le processus
de transition démocratique.
Le régime Biya et la franc Afrique sont plus que jamais exposés au monde entier, le black-out français sur la situation socio politique au Cameroun est pulvérisé, l’option du gré à gré et sécession sont dorénavant épuisées.
Albin Njilo
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